
La coordination est « la combinaison organisée de mouvements en fonction d’un but avec une programmation globale du geste dans ses aspects temporels et spatiaux. Cela implique des capacités de mémoire et d’attention » (MAZEAU)
Les troubles de coordinations sont fréquents et sont généralement visibles dans les activités sportives ou de motricité fine.
Trouble du Développement des Coordinations – anciennement dyspraxie ou TAC
Trouble du Développement des Coordinations (TDC)
Les enfants présentant un TDC ont des difficultés importantes et persistantes dans les activités de la vie quotidienne nécessitant une coordination motrice qui se traduisent par des retards importants dans les étapes du développement psychomoteur (par exemple s’asseoir, marcher), par de la « maladresse » (chute d’objets, dysgraphie) ou encore par de mauvaises performances sportives. Ces difficultés ont des répercussions sur les apprentissages scolaires et les activités de la vie quotidienne.

Dyspraxie
Trouble d’Acquisition des Coordinations (TAC), la dyspraxie est un trouble cognitif spécifique, celui de la planification et de la programmation des gestes complexes avec, au final, une non-automatisation des actions. Bien que soumis normalement à ce type d’apprentissages, l’enfant demeure peu performant, échouant de manière variable, tout en ayant conscience que sa production n’est pas conforme à ce qui est attendu de lui, ou à ce qu’il souhaite faire.
Selon l’UNESCO, la dyspraxie est le syndrome de la discordance entre l’acte voulu et l’acte réalisé.
Le quotidien même de l’enfant est perturbé : chacune de ses activités se révèle compliquée (s’habiller, se brosser les dents, manger avec des couverts…)
Le diagnostic se fait en général entre 4 et 8 ans. Les examens indispensables pour le confirmer sont un test psychométrique, un bilan de psychomotricité et un bilan graphique. Dans certains cas, il s’avère nécessaire de compléter avec d’autres examens (en neuropédiatrie, en orthoptie, en ergothérapie,…)
Plaintes
Tous ces troubles ne sont pas d’intensité égale, et ne sont pas forcément tous présents.
- Maladresse, l’enfant se cogne souvent et tombe
- Difficultés dans les jeux de ballons, vélo, jeux d’assemblages, laçage des chaussures, boutonnage, natation, …
- L’enfant n’est pas attiré par les jeux de construction (les cubes, les puzzles,…)
- Mauvaise organisation (dans le cahier de texte, dans le cartable, dans les classeurs,…)
- Productions sales (dessins, écriture manuelle, géométrie)
- Utilisation difficile des outils (règles, compas,…)
- Lenteur, fatigue anormalement précoce et intense…
- Un signe quasi constant : la dysgraphie dyspraxique : écriture manuelle non automatisée, en double tâche, non rentable scolairement.
- Toutes les productions à partir d’un modèle visuel posent problème : plan, carte, schémas, tableaux…
- L’enfant n’a pas de repères dans le temps et dans l’espace …
- Difficultés en géométrie, tableau complexe,…

Cependant l’enfant est très performant à l’oral
Pour conclure, il s’agit encore de souligner la présence d’une dysgraphie ou des difficultés graphiques chez les enfants dyspraxiques. En effet, le graphisme fait appel non seulement à un ensemble de coordinations complexes (coordinations oculo-manuelles, coordinations bimanuelles,…) mais aussi à de l’organisation spatiale.
Chaque tâche représente une véritable course d’obstacles pour l’enfant dyspraxique, d’où un manque de concentration et une fatigabilité plus importante par rapport aux autres enfants du même âge (pour ces derniers, les tâches sont facilement automatisées) : ce qui contribue d’autant plus à mettre l’enfant dyspraxique en situation d’échec.
Pour pallier toutes ces difficultés, des aménagements scolaires s’avèrent nécessaires. Vous trouverez ci-dessous une liste exhaustive. Il n’y a pas une mais des dyspraxies et chaque enfant est unique et singulier. Il s’agit alors de trouver les aménagements qui conviennent.

Travail en psychomotricité
La prise en charge d’un enfant dyspraxique est longue (1 à 2 ans voire plus), mais varie d’un enfant à l’autre en fonction de l’évolution personnelle, du niveau de difficulté, de la motivation et de l’environnement familial et scolaire.
Il s’agit surtout de mettre en place des systèmes compensatoires pour pallier les difficultés afin que l’enfant atteigne progressivement une autonomie fonctionnelle.
En fonction du bilan psychomoteur réalisé au préalable, les objectifs de la prise en charge peuvent être :
- Améliorer les capacités visuo-spatiales
- Travailler l’organisation et la structuration spatiale
- Renforcer les repères spatiaux
- Capter les intégrations sensorielles pour faciliter la planification gestuelle
- Développer les capacités en motricité globale et fine : décortiquer les différentes séquences du geste, les préciser, puis les mémoriser afin de les automatiser. Il sait alors comment faire tel ou tel geste
- Développer les capacités de coordinations
- Travailler le graphisme : posture, tenue du scripteur, formation des lettres, dessins,… l’objectif est d’améliorer la qualité du tracé et de l’automatiser au maximum.
- Développer les capacités attentionnelles, la concentration et la mémoire.

Livres/ sites internet conseillés
- Kirby et Peters – 100 idées pour aider les élèves dypraxiques, Edition Tom Pousse.
- Mazeau – Neuropsychologie et troubles des apprentissages, Edition Masson.
- http://dyspraxies.tumblr.com
- http://serpodile.com