
Il importe de différencier le Trouble Déficitaire de l’Attention /Hyperactivité des simples difficultés attentionnelles. En effet, contrairement à ces dernières, le TDAH aura un véritable impact sur la vie sociale et scolaire de l’enfant
Signaux d’alerte du TDAH
- Tous les apprentissages sont difficiles.
- Devoirs mal faits ou non faits.
- Distractibilité importante.
- Enfant inattentif : enfant « dans la lune », qui regarde par la fenêtre, qui s’échappe très souvent dans ses pensées, qui n’entend que quand on le rappelle sur terre plusieurs fois.
- Enfant qui mémorise des notions, mêmes complexes, mais qui ne peut pas prioriser ce qu’il doit mémoriser.
- Enfant qui n’apprend pas de ses erreurs.
- Enfant qui oublie une partie des consignes, ou oublie les consignes en cours d’exercice.
- Enfant impulsif, qui se bat facilement, qui coupe la parole, qui ne respecte pas les règles de base, mais qui est profondément et sincèrement désolé de ses débordements.
- Enfant qui est incapable de rester en place ou de maîtriser son agitation motrice, quelles que soient les circonstances.
- Il travaille bien quand le maître reste à côté. (Voir « trouble des fonctions exécutives »).
- Enfant qui a des capacités physiques bonnes surtout en sport individuel mais ne sait pas forcément faire attention aux autres, surtout dans les sports collectifs.

Le trouble de l’attention
- On retrouve chez beaucoup d’enfants, ayant déjà un trouble des apprentissages ou non, des difficultés attentionnelles diverses et de degrés variables.
- Selon Mazeau il existe trois sphères attentionnelles :
- attention sélective : capacité à déterminer l’information à traiter
- attention divisée : capacité à traiter plusieurs informations en même temps
- attention soutenue : capacité à maintenir son attention
Ces difficultés attentionnelles peuvent entraîner un état de fatigabilité important et ainsi pénaliser les apprentissages scolaires.
La psychomotricité intervient alors pour apprendre à l’enfant à gérer son « énergie » tout en développant ses capacités attentionnelles grâce à la mise en place de stratégies compensatoires.

Trouble de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H)
Ce sont des difficultés cognitives graves car diffusant dans tous les secteurs des apprentissages et parasitant la vie quotidienne.
Avant toute chose, il s’agit de bien dissocier le TDAH du comportement turbulent d’un enfant dont l’activité motrice est en rapport avec son âge et un contexte particulier. Tout comme Il importe de distinguer le TDAH des troubles de l’attention ou d’un comportement agité que peut présenter un enfant. Enfin, l’hyperactivité peut résulter d’un traitement ou d’une pathologie connue.
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité est un syndrome développemental d’origine neurologique, souvent diagnostiqué à l’âge scolaire (6-12 ans).
La prévalence de l’hyperactivité – plus fréquente chez les garçons – est estimée entre 2 et 5%.
Il n’y pas de causes identifiées, le trouble est multifactoriel.

Définition
Pour parler d’hyperactivité, selon le DSM IV, il faut retrouver plusieurs symptômes :
- Hyperactivité ou hyperkinésie : activité motrice excessive pour le niveau de développement ou inappropriée. L’enfant est incapable de rester assis, se tortille sur sa chaise, se déplace de manière incessante, émet des bruits incongrus…,
- Impulsivité : l’enfant répond et réagit trop vite, sans envisager les conséquences. L’impulsivité se traduit par une incapacité à fonctionner par étapes et par la tendance quasi irrépressible de vouloir sauter aux conclusions. Tout travail scolaire qui exige un déroulement séquentiel de la pensée et donc du raisonnement est rendu difficile voire impossible dans ce contexte. L’enfant a du mal à attendre son tour, interrompt les autres, ne prend pas le temps de sélectionner l’action appropriée, donne souvent des réponses aux questions avant qu’elles soient entièrement posées…
- Inattention : l’enfant est distractible, son attention est happée par tout et n’importe quoi : il ne peut se concentrer sur une tâche, une activité… Il semble ne jamais écouter, il est tout le temps dans la lune, perd ou oublie constamment des choses nécessaires à ses activités quotidiennes (matériel scolaire…), toute activité lui demandant un effort de concentration le rebute,…
Pour conclure :
L’enfant est dispersé, il ne peut suivre le fil de sa pensée… il peine à gérer deux tâches simultanées. Mais il a aussi du mal à se mobiliser : placé devant le travail il perdra un temps précieux « à se mettre en route ».
On retrouve souvent chez ces enfants, une difficulté à s’organiser : ils ne savent pas comment s’y prendre.
Tous ces symptômes pris isolément, ou survenant sur une courte durée, dans un contexte particulier n’ont pas de caractère pathologique. Seul un médecin peut diagnostiquer un TDAH.

TDAH et anxiété
L’enfant TDAH est peu autonome et il est presque toujours anxieux. Systématiquement cette anxiété est relevée sans qu’elle soit replacée dans le contexte qui est le sien : être un enfant TDAH, c’est se sentir souvent rejeté ou ignoré ; c’est réaliser en permanence que ses camarades sont capables d’effectuer certaines tâches aisément alors que l’on est soi-même en échec ; c’est se sentir incapable de répondre aux exigences que l’on attend de vous ; être un enfant TDAH c’est aussi percevoir, ressentir le ras le bol de la famille et de l’entourage.
Traitements
- Médicamenteux : ils peuvent se révéler utiles mais ils doivent s’intégrer dans un processus thérapeutique associant des approches éducatives, rééducatives, psychothérapeutiques et familiales.
- Non médicamenteux :
- les psychothérapies cognitivo-comportementales visant à modifier directement le comportement observable de l’enfant, mais aussi à aider ce dernier dans sa perception de lui-même
- les psychothérapies psychodynamiques (travail familial)
- les rééducations orthophoniques et psychomotrices sont non seulement utiles s’il existe des troubles d’apprentissage associés, mais elles contribuent aussi à la rééducation du trouble attentionnel, en apprenant à l’enfant des stratégies adaptatives.
Livres conseillés
- Lavigueur, Suzanne – Ces parents à bout de souffle, Edition Quebecor.
- Lussier, Francine – 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention, Edition Tom Pousse.
- De Costes, Pascale, Anciaux, Valentine – Vivre le TDA/H à l’école, Edition Plantyn.
- Claudon, Philippe – Enfants hyperactifs, enfants instables. Se repérer, comprendre, prévenir, In Press Editions
- Association HypersSupers-TDAh France : www.tdah-france.fr